Tendance émergente du harcèlement criminel basé sur la technologie
Les cas de harcèlement technologique impliquant des voitures sont en augmentation à mesure que les constructeurs automobiles introduisent des fonctionnalités de plus en plus sophistiquées telles que la localisation et le contrôle à distance. Les avocats spécialisés en divorce, les enquêteurs privés et les défenseurs de la lutte contre la violence domestique ont été témoins d’une recrudescence de ces comportements abusifs. Même si des préoccupations similaires ont incité des entreprises technologiques comme Google et Apple à mettre en place des mesures de protection dans leurs produits, l’ampleur des abus liés à la technologie automobile reste incertaine.
Bien que Reuters ait examiné deux cas de harcèlement présumé via la technologie Tesla, l’ampleur du problème n’a pas pu être quantifiée. Cependant, le témoignage d’un employé de Tesla dans le procès de la femme de San Francisco a révélé au moins un autre cas de harcèlement via l’application du véhicule. Des avocats, des enquêteurs privés et des défenseurs de la lutte contre les abus ont confirmé des cas similaires, mais n’ont pas voulu divulguer de détails pour des raisons de confidentialité et de sécurité.
Mesures de protection et réponse de l’industrie
Les constructeurs automobiles, reconnaissant la nécessité de mesures de protection, ont proposé des fonctionnalités telles que le système mobile OnStar de GM, qui permet à tous les conducteurs de masquer leur emplacement. L’Alliance pour l’innovation automobile (AAI), un groupe professionnel regroupant constructeurs et équipementiers automobiles, a cité la violence conjugale comme raison pour ne pas divulguer la localisation ou les données personnelles dans la plupart des cas. AAI a fait valoir que le partage de ces données avec des agresseurs pourrait entraîner des dommages importants.
Alors que les constructeurs automobiles comme Rivian travaillent sur des fonctions similaires pour améliorer le contrôle des utilisateurs sur le partage de données, il reste encore beaucoup à faire à l’échelle du secteur pour résoudre ce problème. Pour éviter de compromettre la confidentialité des utilisateurs, General Motors permet aux titulaires principaux de comptes d’ajouter ou de refuser l’accès à d’autres conducteurs. Cependant, il est important que les constructeurs automobiles établissent des politiques strictes pour empêcher que la technologie automobile ne devienne un outil d’abus.
La bataille juridique et la défense de Tesla
En 2020, la femme de San Francisco a poursuivi son mari en justice, demandant des dommages-intérêts à Tesla. Les archives judiciaires ont révélé qu’elle avait demandé à plusieurs reprises à Tesla de désactiver l’accès de son mari à la technologie du véhicule, mais Tesla a refusé, invoquant le fait que son mari était copropriétaire de la voiture.
En divulguant des détails provenant de dossiers judiciaires, de rapports de police et d’autres documents liés au procès, Reuters a découvert que les tentatives de la femme pour obtenir le soutien de Tesla avaient échoué. Malgré les preuves de violences physiques et de modifications constantes des réglages de la voiture, Tesla a eu gain de cause dans le procès, et l’ordonnance de non-communication contre le mari est restée en vigueur.
Tesla a fait valoir que la femme n’avait fourni aucune preuve substantielle, hormis ses soupçons, selon laquelle son mari avait utilisé la technologie de la voiture pour la traquer. Le tribunal a statué en faveur de Tesla, soulignant la difficulté de déterminer la légitimité des allégations de harcèlement criminel dans de tels cas.
Préoccupations plus générales et résolution du problème
Le harcèlement technologique n’est pas un phénomène nouveau, car les agresseurs ont toujours utilisé des smartphones ou des dispositifs de suivi à cette fin. Apple et Google ont proposé une technologie standardisée pour alerter les personnes suivies sans leur consentement, ce qui a recueilli le soutien des défenseurs de la lutte contre la violence domestique. Cependant, des entreprises comme Tesla doivent développer de meilleures solutions pour prévenir les abus et protéger les utilisateurs.
Les efforts visant à lutter contre le harcèlement technologique devraient impliquer une approche à plusieurs facettes, comprenant des réglementations plus strictes, un contrôle accru des utilisateurs sur le partage de données et des contre-mesures améliorées de la part des constructeurs automobiles. Des politiques transparentes et des mesures proactives sont nécessaires pour garantir la sécurité et la confidentialité des personnes utilisant la technologie automobile.
Dans une affaire similaire à San Francisco, un juge du tribunal de la famille a autorisé la femme à vendre la Tesla en copropriété fin 2020, marquant la fin de son calvaire.